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Permettez que nous nous penchions, dans les lignes qui vont suivre, sur un ouvrage paru en 1913 sous la plume d’un certain Capitaine Gouzé. Le titre, « Le cheval de guerre tel qu’il nous le faut », n’est pas sans intérêt si l’on s’attarde sur la date de la publication. Du reste, il pourrait sembler tout à fait étranger à notre sujet : le trotteur. N’en croyez rien cependant !
En effet, l’auteur de ce livre consacre partiellement le troisième chapitre au cheval trotteur, à ses inconvénients et à l’abus des courses de trot. Qu’en est-il donc du regard de notre Capitaine sur le trotteur ?
En vérité, le propos de Gouzé s’articule autour du débat qui semble agiter le petit cercle des amoureux du cheval en ce début de siècle. Quel en est le sujet ? «La production à outrance du trotteur, au détriment du galopeur ou cheval de guerre » écrit Gouzé.
Ce qu’il avance tend à démontrer que les trotteurs sont des chevaux qui, par « construction spéciale », ont presque perdu leur statut de « chevaux » pour n’être plus que des « cartes à quatre pattes ». Par le jeu de croisements et de modifications génétiques, les trotteurs se trouvent débarrassés de leurs propriétés premières, des capacités indispensables à la traction de charges et au travail physique. Aussi ne sont-ils plus aptes qu’aux courses. Une fois leur carrière achevée, quand ils se trouvent usés par les efforts répétés, qu’advient-il d’eux ? Rien, hélas.
Gouzé s’interroge. Il questionne les jeux hippiques, leurs apports et les travers de ceux qui les organisent, le dévoiement de la raison d’être des courses de trot. Celles-ci furent en effet instituées en 1834 pour « encourager les éleveurs, mais encore [pour] mettre l’espèce chevaline à même de répondre à des besoins nouveaux ». Quelques dizaines d’années plus tard, notre Capitaine fustige donc les choix des sociétés hippiques qui ont conduit à la prolifération des trotteurs et à la quasi disparition du « cheval de vitesse ». Pressentant l’éventualité d’une mobilisation générale à court terme, Gouzé craint que l’on ne puisse disposer de chevaux de bataille, capables de soutenir le galop et non de produire seulement un effort aussi intense que bref.
À lire, en confrontant l’actualité de la course de trot aux pratiques du siècle précédent.